Christiane
Courvoisier

Croisière au fil de l'eau de mon histoire

Prémices...

Elle fait un enfant... un petit garçon joyeux et libre, d'une grande vitalité: " Petit récif brisant superbement les vagues...", et elle écrit l'amour, l'enfantement, le mystère et la fragilité...

Politiquement attirée par l'expérience du Che à Cuba et en Bolivie, par les réalisations des Anarchistes Catalans, passionnée par la littérature espagnole et latino-américaine, elle rejoint la Faculté d'espagnol d'Angers, puis celle de Nantes. Une inscription au Conservatoire d'Art Dramatique, et des pièces jouées en amateur calment pour un temps son besoin de théâtre. Quelques expériences de professorat... elle étouffe dans ce milieu où l'autorité et le conventionnel prévalent sur la spontanéité et la découverte : Elle part vivre en Andalousie, à Grenade...

Grenade: un temps d'insouciance et de bonheur intense ! La beauté et la magie de ce lieu la pénètrent, elle jubile! Elle habite dans l'Albaicín, blanc quartier en terrasses que surplombent les grottes gitanes et faisant face à l'Alhambra. Très proche des gitans de Grenade, elle découvre avec eux la puissance sensuelle et émotionnelle du Flamenco, l'authenticité de ces artistes qui ne trichent pas, qui sont corps et âme dans la danse, dans la musique et dans le chant, la voix au bord de la rupture...Ils disent des poèmes sur la mort de Garcia Lorca, et revivent tous les soirs ce meurtre qu'ils ne se sont jamais pardonné! Elle en rapportera des poèmes, dont certains deviendront des chansons...

Beaucoup d'autres rencontres aussi, et notamment avec Rafael Alberti et Fernando Arrabal, avec des écrivains, des peintres, des poètes. Mais si les artistes de Grenade vivent comme au temps de la bohème parisienne d'Arthur Rimbault et des Surréalistes, il n'y a pas ou trop peu de théâtre. La culture française lui manque, elle a envie d'aller écouter chanter Ferré, de voir des pièces. La seule fois où elle capte la radio française, c'est le jour de la mort de Brassens! Elle la ressent comme une perte irréparable...

Elle rentre en France, décidée à devenir comédienne professionnelle, d'abord à Angers, où elle rejoint le Théâtre d'Anjou, créé par Anne Delbée, puis à Paris, au Théâtre Go d'Anne Delbée et de Jacques Fontaine.

Parallèlement, elle publie deux recueils de poèmes : Paroles pour un enfant et Authenticité, écrit des nouvelles et un scénario : Je connais une fleur aux cinq cent milles pétales, pour son fils et Jean-Roger Caussimon. Il aime son texte, il accepte sa proposition de tournage. Elle est très émue par son accueil et par cette rencontre. Inconnue dans le milieu du cinéma, elle met deux ans à réunir équipe, matériel et fonds nécessaires : Jean-Roger Caussimon ne tournera pas le film, il est parti là où son "cœur ne craint plus l'ouragan ni l'orage..." Elle perd son père trois semaines plus tard : double deuil, double douleur... À suivre...

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