COURSE AU LARGE (C. Courvoisier/R. Pouly)
Quand risquer sa vie, c'est la vivre
Jusqu'au bout de ses exigences
L'inquiétude n'est pas de mise
Et la mort n'a pas d'importance
Ton corps est jeune et vigoureux
Et tu sens ta vie dans tes veines
Tu tiens enfin ton rêve heureux
Dominer la mer souveraine
Fille du vent, fils de Neptune
Pour chevaucher les alizés
Il te faut dissiper les brumes
Déjouer ses pièges, anticiper
A tant désirer ses caresses
Et guetter ses moindres colères
Tu fais corps avec l'indomptable
Et tu te veux invulnérable
Mais quand t'assaillent les tempêtes
Le combat devient inégal
Dans le tourbillon infernal
Seule ton image se reflète
Tu dois alors apprivoiser
La mort qui tendrement te veille
La tentation de l'inconscience
Et de l'impossible sommeil
C'est au moment de l'abandon
Quand tu te tiens au bord du gouffre
Que ce sursaut de survivance
Dompte ta peur et ta souffrance
Au rendez-vous des âmes fortes
Là-bas aux paradis perdus
Les embruns parfois te rapportent
Les rires de ceux qui ne sont plus
Ces marins de la course au large
Te murmurent les mélopées
Du silence, de tous les vacarmes
De celle qu'ils ont tant aimée
Christiane Courvoisier
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